Le Docteur vétérinaire Laurent Fuhrer est un vétérinaire associé Fovéa. Diplômé de l’École Nationale Vétérinaire d’Alfort et de la Faculté de Médecine de Créteil, Ancien interne de l’École Nationale Vétérinaire d’Alfort, Laurent Fuhrer est aujourd’hui Docteur en biomécanique et physiologie du mouvement, et membre du Collège Européen de Neurologie Vétérinaire. Il exerce à la clinique vétérinaire St Avertin et à la clinique Alliance à Bordeaux.
Un peu d’histoire : la neurologie, en tant que spécialité vétérinaire, s’est développée en Europe dans les années 1980, sur un modèle proche de celui mis en place précédemment par les anglo-saxons, qui ont également formé les premiers neurologues Européens. Le Collège Européen de neurologie vétérinaire a été créé en 1993, et le premier examen validant le diplôme de spécialiste s’est déroulé en 1994. A partir de là, une véritable école de neurologie vétérinaire européenne, et en particulier française a pu se développer.
La neurologie est une spécialité qui se trouve au carrefour de nombreux domaines. En effet le système nerveux gère de nombreuses fonctions de l’organisme, mais le bon fonctionnement du système nerveux est étroitement dépendant de l’intégrité des autres systèmes.
Cet aspect transversal fait que la consultation de neurologie est assurée dans le cadre d’un travail d’équipe incluant d’autres spécialités telles que la médecine interne, la chirurgie, la dermatologie, l’ophtalmologie, la cancérologie, la chirurgie et bien sûr l’imagerie médicale, sans oublier les sciences du comportement.
Cette transversalité se retrouve également dans le domaine de la pathologie comparée, et en particulier chez les carnivores domestiques, il existe de nombreuses affections nerveuses qui présentent des similitudes avec certaines affections humaines.
Les motifs de consultation sont alors extrêmement variés et comprennent notamment les troubles locomoteurs, l’intolérance à l’effort, les mouvements anormaux et les convulsions, les troubles de la vigilance, de la vision, de l’audition, ainsi que les incontinences.
Les affections à expression nerveuse font partie des difficultés récurrentes en médecine vétérinaire. Elles se manifestent de façon transitoire, qu’il s’agisse de « crises » comme peuvent le décrire les propriétaires (mais qui ne sont pas toujours des manifestations épileptiques), ou de troubles locomoteurs, de faiblesse, d’intolérance à l’effort, de pertes d’équilibre ou encore de troubles qualifiés de comportementaux. Aucune anamnèse ne peut remplacer une visualisation directe, c’est pourquoi la vidéo ou les objets connectés, dont l’utilisation commence à se généraliser, sont devenus une aide précieuse. Tous ces éléments associés à l’examen clinique permettent alors de confirmer l’existence d’un trouble nerveux, qu’il convient ensuite de caractériser.
Cette étape est primordiale car, et c’est une caractéristique de la neurologie, de nombreuses affections très différentes produisent des tableaux cliniques très similaires. C’est là que les investigations, on peut les appeler ainsi, prennent les contours d’une véritable enquête au cours de laquelle les données cliniques doivent être confrontées à des données épidémiologiques et zootechniques.
Cependant, cela n’est pas toujours suffisant. Le diagnostic en neurologie vétérinaire passe régulièrement par la mise en œuvre d’examens complémentaires. Ceux-ci doivent toujours être réalisés sur la base d’un diagnostic différentiel, qui prendra soin d’établir une liste limitative d’affections, hiérarchisée selon les hypothèses les plus probables. Cet aspect est important car les examens complémentaires en neurologie sont souvent couteux.
Ces dernières années, la performance des examens mis en œuvre a grandement progressée, notamment grâce à l’imagerie avec la disponibilité croissante des unités d’IRM et de l’électrodiagnostic, indispensable dans le diagnostic des maladies neuromusculaires, de l’épilepsie et de divers mouvements anormaux. Les progrès récents de la biologie moléculaire, de l’immunologie et de la génétique permettent également d’établir plus facilement certains diagnostics.
« Les traitements en neurologie vétérinaire ont aussi beaucoup évolué. Nous sommes passé d’une période, finalement peu lointaine où il était classique de dire qu’en neurologie on ne peut pas faire grand-chose, à une ère pleine de promesses, où les animaux qui ont parfois servi de modèles lors d’études de maladies humaines, peuvent maintenant bénéficier de traitements devenus classiques en pathologie humaine. Peut-être un juste retour des choses ? ».
La neurologie vétérinaire, c’est également la prise en compte de notre mode de vie et des problèmes sociétaux qui en découlent. Cela n’est pas sans effet sur nos animaux de compagnie. Plusieurs exemples peuvent être cités :
Vous l’aurez compris, la neurologie vétérinaire est une passion qui non seulement réserve toujours des surprises, mais il s’agit également d’un domaine où comme le disait l’un de mes mentors, tout est possible. Cela doit inciter à la modestie et à toujours prendre en considération les dires des propriétaires tout en attachant de l’importance au moindre détail !
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