Depuis ces 5 dernières années, le nombre de vétérinaires ruraux en France ne cesse de baisser, ce qui suscite des inquiétudes légitimes tant chez les vétérinaires que chez les éleveurs. En effet, malgré leur importance capitale, seulement 6 500 vétérinaires sur 21 000 se consacrent aux productions animales.
En dépit de l’augmentation du nombre de diplômés sortant des écoles vétérinaires, cela ne suffit pas à combler les besoins du secteur. L’année dernière, 1 150 nouveaux vétérinaires ont été inscrits, contre 503 départs, le bilan reste positif. Cependant, il est préoccupant de constater que parmi ceux qui ont quitté la profession, 172 avaient moins de 40 ans. Il devient donc crucial d’améliorer les conditions de travail et de garantir un accueil de qualité pour attirer et retenir de nouveaux talents.
Les vétérinaires ruraux sont les garants de la santé et du bien-être animal. Ils effectuent des soins individuels pour les animaux d’élevage, souvent en urgence : vêlages, hémorragies, renversements de matrice, mammites aigües, diarrhées néonatales, etc.
Ils assurent également la médecine de troupeau : reproduction, qualité du lait, parage, prévention des maladies néonatales, etc. De plus, les vétérinaires ruraux jouent un rôle crucial dans la détection précoce et la gestion efficace des épidémies, comme l’ont montré les récents épisodes d’influenza aviaire et de maladie hémorragique épizootique (MHE). Leur rôle dans l’économie des élevages est indispensable, reposant sur une relation de confiance solide entre vétérinaires et éleveurs, formalisée par un contrat de soins.
Les vétérinaires ruraux jouent aussi et surtout un rôle capital dans la santé publique, en assurant la sécurité sanitaire des denrées alimentaires. S’ils prescrivent des médicaments, ils veillent à ce que ces derniers ne se retrouvent pas dans les produits destinés à la consommation humaine.
Enfin les vétérinaires assurent une surveillance des zoonoses comme la brucellose, la tuberculose et peuvent détecter des maladies émergentes d’origine animale.
Le saviez-vous ? Les structures mixtes à fort potentiel rural sont en plein développement dans le groupe vétérinaire Fovéa ! Il nous paraît essentiel de nous impliquer dans l’activité des productions animales et de soutenir les vétérinaires ruraux dans leurs différentes missions du quotidien.
Les équipes de France 3 Bretagne1 ont suivi sur le terrain le Dr Aurélien Lebreton, vétérinaire à la clinique de l’Arguenon.
Crédit : France 3 Bretagne : Vétérinaire de campagne. Vers des déserts vétérinaires ? • ©S. Breton; C. Rousseau /FTV
En Bretagne, la situation reflète la tendance nationale : sur les 1 400 vétérinaires de la région, seulement 504 se consacrent aux animaux d’élevage. Cette réalité met en lumière un véritable défi pour les vétérinaires ruraux, confrontés à une charge de travail de plus en plus importante.
Face à cette situation préoccupante, il est impératif de reconnaître et de valoriser le rôle vital des cliniques vétérinaires rurales.
Dans les écoles vétérinaires, des efforts ont été déployés pour accroître le nombre de places disponibles et faciliter leur accès. Ce sont aujourd’hui près de 160 places qui ont été ouvertes. De plus, depuis la rentrée 2021-2022, il est désormais possible d’intégrer une école vétérinaire en post-bac via Parcoursup. Cette nouvelle voie d’accès comprend une première année de préparation intégrée suivie des cinq années de formation.
Les chiffres de l’Ordre national des vétérinaires, tels que rapportés dans l’Atlas 20222, sont encourageants, avec une augmentation du nombre total de vétérinaires. Cette augmentation témoigne d’une prise de conscience de l’importance de la profession vétérinaire dans son ensemble.
La loi Ddadue3 de novembre 2020 offre aux collectivités territoriales la possibilité d’apporter un soutien financier aux vétérinaires exerçant dans des zones désignées comme des déserts vétérinaires. Ces initiatives visent à compenser les difficultés rencontrées par les vétérinaires ruraux, telles que les longs trajets non rémunérés et les tarifs moins attractifs pour les soins aux animaux d’élevage par rapport aux animaux domestiques.
Chez Fovéa, nous sommes convaincus que les cabinets vétérinaires ruraux sont les piliers sur lesquels repose la santé des animaux d’élevage. En tant que groupe, nous sommes fiers d’avoir intégré des cliniques qui exercent en rurale. Aujourd’hui, ce ne sont pas moins de 19 cliniques en activité mixte (rurale et canine) qui ont rejoint Fovéa ! Elles se situent en Bretagne, Pays de la Loire, Nouvelle-Aquitaine et en Occitanie
Le déclin des cabinets vétérinaires ruraux pose un défi majeur pour les éleveurs et les vétérinaires. Les initiatives mises en place représentent un pas en avant pour soutenir et renforcer la profession vétérinaire en milieu rural sur le territoire français. En effet, en combinant des mesures incitatives financières avec des initiatives visant à rendre la formation vétérinaire plus accessible, la France peut espérer inverser la tendance à la baisse du nombre de vétérinaires ruraux et garantir un accès continu à des soins de qualité pour tous les animaux d’élevage.
Sources :
1. « Vétérinaires de campagne, un métier en voie de disparition ? ». France 3 Bretagne, 05/01/2024 [consulté le 25/04/2024]
https://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/cotes-d-armor/veterinaires-de-campagne-un-metier-en-voie-de-disparition-2901113.html
2. « Atlas démographique 2022 ». Ordre National des Vétérinaires, 19/07/2022 [consulté le 25/04/2024]
https://www.veterinaire.fr/communications/actualites/atlas-demographique-2022
3. « LOI n° 2020-1508 du 3 décembre 2020 portant diverses dispositions d’adaptation au droit de l’Union européenne en matière économique et financière ». Légifrance, 04/12/2020 [consulté le 24/04/2024]
https://www.legifrance.gouv.fr/dossierlegislatif/JORFDOLE000041566073/
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